Dîner de gala des 25 ans de l'AJFE
Discours de M. Hubert Khalifé, Président de l'AJFE
Mes Révérends Pères,
Monsieur l'Ambassadeur,
Cher Président,
Monsieur le Chargé d'Affaires,
Chers amis,
Vous êtes venus nombreux et ça nous fait énormément plaisir.
Une association d'anciens élèves qui souffle ses vingt-cinq bougies est une association qui se porte bien, et qui, tout en ayant atteint l'âge adulte, garde la fraîcheur de la jeunesse.
D'autant plus qu'elle est l'aînée parmi les autres associations et que par fidélité à l'Amicale-mère au Liban, elle se doit de demeurer, malgré les secousses, exemplaire.
C'est le sentiment très net que j'éprouve personnellement, moi à qui vous avez fait l'honneur de m'élire à son conseil, lequel m'a élu à sa présidence pour deux mandats successifs, moi qui suis sincèrement heureux de passer le relais au nouveau président que nous élirons bientôt.
Si la tâche n'est pas lourde, elle exige en revanche du suivi, de la vigilance et … quelque chose de plus que je nommerai plus tard.
Pourquoi plus tard ? Parce que je veux m'aider de l'exemple, toute proportion gardée, du président de compagnies nationales et internationales qui nous réjouit aujourd'hui, et nous honore, de sa présence. Monsieur Carlos Ghosn a pu sauver et redresser nombre de ces compagnies parce qu'il a compris que la science doit se coupler à la conscience pour être durablement productive.
On voit souvent émerger de virtuoses manipulateurs de chiffres et de données, mais ils flambent comme des feux de paille avant de sombrer dans l'oubli, ou encore pire : dans le scandale. Ces faux magiciens n'ont pas su comme Carlos Ghosn, suivre le double rail de la science et de la conscience, et encore moins ce quelque chose de plus que je nommerai plus tard.
Quand donc ? Tout de suite. J'ai besoin de m'éloigner encore davantage des domaines dont je viens de parler pour retrouver ce « quelque chose », mais d'une manière à la fois insolite et évidente. Il s'agit de l'Armée, et plus précisément d'un maréchal de France. Un jour, des personnes de l'entourage du maréchal Lyautey l'interrogent au sujet de l'un de ses officiers qui n'arrivait à ne rien réussir alors qu'il avait une science militaire très exacte, et qu'il avait également beaucoup de conscience, et même de rigueur morale. Le maréchal leur répond sans hésiter, sans doute parce qu'il avait longuement réfléchi sur ce cas étonnant, et leur dit : « Il lui manque cette étincelle de sympathie et d'amour, sans laquelle rien de grand ne peut s'accomplir ».
Voilà donc ce « quelque chose », cet ingrédient indispensable l'amour. L'amour qui peut sembler abstrait, et que colore et anime la nuance qu'y ajoute le maréchal : la sympathie. C'est-à-dire, tout simplement, sentir avec les autres, se mettre à leur place, et parfois dans leur peau.
Eh bien, Carlos Ghosn apporte spontanément à ce qu'il accomplit cette étincelle qui donne à la fois la réussite et la modestie des grands hommes. A ce grand camarade, nous renouvelons l'expression de notre affection et de notre déférence.
Il faut dire aussi qu'il a été à bonne école, … à bon Collège, plus exactement.
En fêtant son jubilé d'argent, notre association ne perd pas de vue que depuis sa fondation en 1990, vingt-cinq promotions sont sorties de notre Collège Notre-Dame, et, de Jamhour, se sont éparpillées au Liban, en France et dans le monde. Nombre de ses membres sont venus, au fur et à mesure, enrichir notre association, et lui assurer le sang neuf.
Permettez-moi, de lancer, à chacun d'entre vous un appel direct, un appel du coeur : ce n'est pas l'association qui doit vous mobiliser, c'est vous qui devez mobiliser l'association. Désormais, elle est saine et solide. Dans notre vie, à
n'importe quel âge, nous pouvons avoir du temps libre. Je vous propose de le consacrer à l'association en rejoignant son conseil afin de proposer vos idées. Le conseil qui en résultera sera ainsi représentatif de toutes les générations. Y entrer n'est pas obligatoire. S'y éterniser n'est pas obligatoire non plus. A chacun d'y rester tant qu'il le trouve utile et agréable.
Le dîner de ce soir n'a été possible que grâce aux efforts conjugués de l'équipe actuelle. Je lui dis un grand merci, un grand merci également aux membres des anciens conseils qui nous ont donné de précieuses informations et des documents inédits.
Cette même équipe n'a pu travailler et développer notre association que parce qu'elle a eu pour base et pour tremplin le travail et le développement effectués par les différents conseils qui se succèdent depuis 25 ans. Je les salue et les remercie tous, depuis les pionniers jusqu'à ceux qui vont nous succéder en décembre.
Pour maintenir le cap, il suffit de garder un oeil sur la boussole. Et cette boussole, c'est Notre-Dame, oui, la Vierge et le Collège placé sous sa protection. Je voudrais ce soir leur exprimer, ainsi qu'à la vigoureuse créative Amicale, notre gratitude pour leurs conseils, leur soutien, leur bienveillance.
Il est temps, très chers amis, que je vous souhaite une bonne dégustation et une excellente soirée.
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